L’église Notre-Dame à Le Crouais en Ille et Vilaine
La première pierre fut posée le deuxième dimanche après Pâques en 1856, La première messe fut célébrée le 20 octobre 1859.
Elle fut bénite quelques mois après l’achèvement des travaux le 26 juin 1860 par Monseigneur Brossay St Marc, Archevêque de Rennes. Elle a été construite dans un champ de pommiers à 100m de l’ancienne démolie en 1831 (dans la cours du Prieuré).
Les comptes de l’Abbé Fresnel un an plus tard en 1861, nous donne un coût d’environ 43000 F de l’époque entièrement et uniquement financé par des dons des paroissiens, dont la moitié de la somme par des prêtres de la paroisse.
Deux grands artisans locaux de l’époque ont participé à la construction : Jean-Marie Commeureuc de Irodouer, menuisier et entrepreneur général, Ruault de Montauban en Gros Oeuvre, Faillard en Platrerie, Auguste Berrée pour la forge de la table de communion et Touzé de St Méen en peinture. Il est à noter que Madiot de Rennes a fourni les cloches.
On pense que l’église paroissiale a toujours été dédiée à Notre Dame de l’Assomption tandis que le Prieuré était sous le vocable de St-Laurent (y avait-il deux églises à Le Crouais ?).
D’ailleurs, en 1716, l’Abbé Reganult, Recteur de Le Crouais de l’époque le confirme : en effet, il baptise cette année-là un enfant de la Métairie du Pas de Lande « Sur les saints fonds de l’église des croix fondée de l’Assomption de la Vierge, suivant la coutume établie depuis 200 ans ».
Mais il est plus probable que St-Laurent était le patron d’origine, puisqu’il y avait une fête en son honneur le 10 août, date proche du 15 août : l’assomption de la vierge.
Les confessionnaux, aujourd’hui insérés dans les murs de la nouvelle église (d’où les murs latéraux ressortant sur le cimetière), daterait d’entre 1545 et 1563, date du concile de Trente (conçu directement en réponse aux thèses protestantes) mais ont été un jour remplacée par de nouvelles réalisation du menuisier d’Irodouër Jean-Marie Commeureuc. L’insertion des confessionnaux et de ce fait, les murs ressortant sur le cimetière est copié sur l’église de Treffendel, car l’Abbé Fresnel en était originaire.
Les pierres de la partie arrière (coté est) où se trouve la Sacristie ainsi que les ouvertures de celle-ci proviennent de l’ancienne église. Les retables des autels latéraux et l’autel proviennent de l’ancienne église.
Dans le cimetière, la croix à double croisillon n’est pas gravée. Nous ne connaissons ni son origine, ni sa date. Nous savons cependant qu’elle était présente dans l’ancien cimetière. Elle a été replacée dans le nouveau cimetière en 1861. Son montant est hexagonal (polygonal).
Une déclaration en mairie de le Crouais atteste que le 3 mai 1859 à 18h, peu avant la fin des travaux, il y eu un accident provoquant le décès de Joseph Lorent, jeune habitant crouaisien au lieu-dit de la Boscherais. Ce jeune homme fut écrasé dans la tour de l’église par une des cloches lors de l’essai de celles-ci.
Début novembre 1943, la foudre est tombée sur le clocher et a détruit la flèche qui ne fut jamais reconstruite (travaux de restauration actuellement en cours). Cela se passa un dimanche soir au moment des labours (d’automne). Pour éteindre l’incendie, l’eau fut prise dans la mare du Prieuré (disparue aujourd’hui) ainsi qu’à la fontaine St-Laurent avec l’aide des pompiers de Quédillac et de St-Méen-Le-Grand. Le lendemain de l’incendie du clocher, les enfants crouaisiens de l’école ramassaient le plomb pour le fondre dans les culs des bols afin d’en faire des palets (jeu gallo toujours très répandu dans le pays de Brocéliande).
A la fin de la guerre, les Allemands installèrent des mitrailleuses sur la tour de l’église ce qui leur permettait de voir très loin. Une maison, bâtie en face de l’église, porte aujourd’hui encore sur sa cheminée la date de 1820.